Salut mes p’tit Sérifs* !
Vous lisez le numéro 14 des Groovy Letters (+ déjà 14 numéros bonus envoyés aux abonnés payants qui ont en plus reçu autant de cartes postales et de surprises dans leurs véritables boîtes aux lettres !) et je suis vraiment heureuse de pouvoir m’adresser à vous !
Ici on parle de créativité, de lettrage, de bon son et de joie, alors si ton esprit créatif a besoin de débrouiller ses idées et de passer à l’action grâce à des exercices ludiques… c’est parti !
📬 Des sourires dans vos boîtes aux lettres
Je vous ai déjà parlé des cartes postales que j’envoie chaque mois aux abonnés qui me font suffisamment confiance pour me confier quelques sous et leurs adresses ?
Déjà 14 mois que je pratique l’exercice et c’est toujours un bonheur : j’adore de tout mon cœur la correspondance ! C’est un tel plaisir pour moi d’écrire ces cartes, de préparer les surprises qui les accompagnent, de dessiner de jolies enveloppes et de savoir, au moment de tout expédier, que j’envoie des sourires dans les boîtes aux lettres.
Sauf que quand j’ai lancé ce projet, j’avais bien plus d’enthousiasme que de modèles de cartes postales différentes, puisque j’en avais alors seulement 10 (que vous pouvez d’ailleurs retrouver sur ma boutique, si vous êtes amateurs de cartes postales à haute teneur positive). L’abonnement annuel étant celui qui a reçu le plus grand succès, je savais d’ores et déjà qu’il me manquerait 2 modèles pour boucler mon année épistolaire.
J’avais prévu, comme souvent, de dessiner une carte pour la nouvelle année, ce que je fis, un peu en retard, mais que je fis tout de même (et dans la foulée, j’y avais même ajouté un marque page magique), ce qui m’amenait à un total de 11 modèles.
Pour le 12e modèle, j’ai décidé qu’en été, j’enverrai une carte de vacances.
Comme je ne suis pas partie en vacances, j’ai acheté des cartes à l’étranger, plus précisément au Luxembourg, à 3km de chez moi (c’est follement exotique, vous en conviendrez), sur lesquelles j’ai collé un sticker argenté bricolé à la maison, indiquant “Kosmik was here or nearby” (traduction pour les non anglophones : “Kosmik était ici ou dans les parages”), ce qui est la stricte vérité considérant qu’on peut faire le tour du Luxembourg en 1h30 top chrono 😁
J’étais drôlement fière d’avoir bouclé mon année en utilisant tous mes modèles de cartes postales et quelques astuces ! Mais, à ma grande stupeur, une fois l’année écoulée, 99% des abonnés payants ont renouvelé leur abonnement ! 🥳 😱
(une seule personne a reporté le sien pour cause de voyage professionnel de 6 mois dans un pays lointain avec domiciliation mouvante).
Donc évidemment, d’abord, preums et avant tout, j’ai ressenti une JOIE IMMENSE ! J’en profite pour remercier les destinataires qui m’ont envoyé des retours enjoués (MERCI VRAIMENT ! 💜) me faisant part de leur bonheur de trouver des surprises et des jolies cartes dans leurs boîtes aux lettres chaque mois.
***D’ailleurs, j’ouvre une parenthèse qui va être un peu longue, accrochez-vous :
Quoi de plus agréable comme surprise du quotidien que le vrai courrier, franchement ?
Le genre de petit plaisir qui illumine la journée de n’importe qui, si simplement.
Je milite fort pour qu’on relance les correspondances pour rien de particulier, pour dire “je pense à toi”, “j’ai lu tel livre, tu l’adorerais !” ou n’importe quoi d'autre.
Envoyons-nous des cartes postales, nom d’une petite banane en caoutchouc !
Oui, c’est mon cri, ma bataille, je milite pour le retour du vrai courrier et j’espère vous convaincre : faites le défi d’envoyer une carte tous les mois à quelqu’un à qui vous pensez. Vous verrez comme il est simple de distribuer du bonheur et comme ça remplit le cœur de chaleur (bon, c’est sûr qu’en ce moment, en pleine canicule, on n’a pas besoin de se réchauffer, mais métaphoriquement, c’est quand même très agréable, hihi !).
Dites-moi (en commentaires ou par retour de mail) si c’est une idée qui vous branche ! Et si non, pourquoi donc ? Qu’est-ce qui vous bloque dans le fait d’envoyer des cartes postales ?
Fin de la parenthèse.***
Revenons à notre histoire : après l’immense joie de découvrir que tous les abonnés avaient re-signé pour une année, le mode panique s’est évidemment enclenché très vite : “ OHLALA !!! Mais je n’ai pas de nouvelle carte postale à leur envoyer et, en plus, il m’en faut 12 différentes, pour TOUTE l’année ! CATASTROPHE !!! “ 😱
Je me suis donc lancée le défi de dessiner 12 cartes postales en 2 semaines, gonflée à bloc comme à mon habitude et certaine que ça n’était qu’une formalité. Quoi ? J’ai déjà fait bien pire ! On en reparle du Challenge de Lettering où j’ai produit un dessin par jour pendant 31 jours ? Alors, pfff, trop fastoche les 12 cartes postales en 14 jours !
Haha ! 😄
Maiiiiiis ouais, fastoche. 😏
Let’s go, quoi ! 💪
🥸
Au bout d’un mois, j’avais dessiné… 2 cartes. Dont une pas terrible. Voilà.
🖊️ Action, réaction
Le pire truc quand on est pressés, c’est de voir les jours passer à la vitesse de l’éclair sans pouvoir rien y faire. C’est embêtant le temps qui passe, à bien des égards, surtout quand on a une deadline à respecter et que celle-ci ne fait qu’approcher jusqu’à ce qu’on en soit presque à la dépasser et que rien n’a finalement avancé comme escompté, pour mille raisons toutes extrêmement valables, principalement de planning blindé par d’autres priorités encore plus prioritaires.
Résumons : au moment de relancer l’abonnement d’envoi mensuel de mes cartes postales pour une nouvelle année, je me retrouvais avec zéro carte à envoyer. Alors, j’ai dû improviser, et ça, 2 mois de suite parce que *spoiler*, même au bout de presque 3 mois, je n’avais toujours pas eu le temps de dessiner 10 autres cartes postales.
Au premier envoi de ce renouvellement, j’ai envoyé aux abonnés le numéro 2 de mon fanzine de coloriage. Puisqu’il pesait presque 20 grammes, je ne pouvais pas y ajouter de carte postale sous peine de devoir ajouter un timbre. Ça tombait rudement bien.
Voici le making of de la fabrication du fanzine :
Le mois suivant, j’ai bricolé une carte minimaliste pour pouvoir écrire un mot accompagnant le sticker que j’envoyais en guise de surprise du mois.
Mais j’ai commencé à me sentir vraiment gênée (même si personne ne s’est plaint) et j’ai senti que je devais trouver une solution à cette histoire de cartes postales; ça ne pouvait pas durer plus longtemps.
J’ai donc réfléchi et, en faisant un tour sur mon Instagram, j’ai réalisé que j’avais sous les yeux des dizaines (littéralement !) d’images qui n’avaient jamais été utilisées à d’autres fins que… celle d’apparaître sur mon Instagram. Toute l’absurdité de la chose m’est apparue soudainement !
Une myriade de dessins, dont j’étais contente en plus, qui végétaient sur mon profil Instagram, pendant que je pleurais de ne pas avoir le temps de dessiner.
J’en ai choisi 13 (parce que j’ai eu du mal à arrêter la sélection à 12, pour dire toute la vérité), et j’ai passé une commande de cartes postales carrées. C’est ainsi que ce fut reparti pour une année sereine d’envois stylés.
🥹 La fierté, sans rien faire
Je me suis sentie très fière de moi. Comme ça, soudainement.
Pour la première fois (consciemment, en tout cas), j’ai produit une série de cartes postales conséquente, SANS RIEN FAIRE et sans culpabiliser de ne pas proposer de nouveauté.
J’ai réalisé que ce recyclage était l’action la plus maline et la plus satisfaisante à mettre en œuvre dans cette situation “d’urgence”.
Est-ce que j’aurais pris la décision d’imprimer ces dessins, que j’adore en plus, si je n’avais pas été pressée par le temps et les circonstances ?
🤘 C’est merveilleux d’être pressée par le temps et les circonstances finalement, hein ?!
Sans ça, pas de super cartes postales !
Petit jeu bonus :
Saurez-vous deviner quelle carte de la sélection ci-dessus j’ai envoyée ce mois-ci ?
Indice : la surprise était un leporello (carnet accordéon) fabriqué à la main à l’initiale du destinataire.
💌
J’enverrai une carte au premier qui trouvera la bonne !
(vous pouvez répondre en commentaire ou par retour de mail)
Toute cette histoire pour vous dire : on pense parfois qu’on est obligé de se renouveler sans cesse, de produire du frais pour le présenter au monde à chaque fois qu’on ose montrer quelque chose, mais la vérité c’est qu’on a tous des carnets remplis de dessins, des têtes pleines d’idées pour plus tard, des réalisations persos dans tous les coins de la maison… tant de choses qu’on aurait bien tort de ne pas recycler.
Combien de personnes ont vu ces merveilles ?
En réalité, peu importe la réponse, parce que, quel que soit le nombre, :
ceux qui les ont déjà vues seront contents de les revoir si ça leur avait plu la première fois ou s’en foutront une nouvelle fois si ça ne les avait pas touché la première fois
ceux qui les découvriront seront très heureux de les voir pour la première fois, ou pas, mais ça ne change rien à nos vies non plus, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Dans les deux cas, on gagne ! En tout cas, on ne perd rien, hihi ! 🤭
🔁 La répétition, ton meilleur moyen de marquer les esprits
Je ne sais pas pourquoi on auto-entretient cette sensation de déranger (de spammer !) quand on se répète dans sa communication ?
Tout le marketing repose là-dessus, pourtant : plus ton message est vu, plus tu as une chance qu’il soit retenu et donc qu’on t’identifie.
Dans les années 30, les producteurs de cinéma ont calculé qu’il fallait qu’une publicité soit vue 7 fois pour que les gens passent à l’action et aillent voir leurs films.
Ce principe a été établi depuis près d’un siècle, donc bien sûr, les conditions ont changé, mais le fonctionnement du cerveau humain, lui, est toujours identique. Plus on voit quelque chose, plus on a tendance à y prêter attention et à lui faire confiance.
Certes, ce principe est nul si le message est moisi (par exemple, on sait que le bifidus actif, c’est une arnaque : il ne nous protègera absolument pas du premier rhume qui passe, pourtant les pubs passent leur temps à essayer de nous convaincre du contraire !).
Mais si ton message est un message positif, réfléchi, bénéfique, et qu’en plus tu permets de développer un esprit critique, alors pourquoi en priver le monde ?
D’autant que quasi personne ne voit ce qu’on poste sur les réseaux sociaux, et encore moins la première fois. Actuellement, il se dit qu’environ 10% de notre audience seulement (dans le meilleur des cas) voit notre contenu posté sur Instagram. C’est pas franchement folichon.
***J’ouvre une nouvelle parenthèse, parce que comment faire autrement ?
Pourquoi donc a-t-on relégué le mot “folichon” aux quasi-oubliettes, alors qu’il est si charmant ?
En plus, on l’utilise le plus souvent dans une phrase négative comme je l’ai d’ailleurs fait juste au-dessus.
J’ai interrogé internet pour en savoir plus sur le mot en lui même et, bien m’en a pris, puisque je suis tombée sur cette perle :J’ai cliqué sur “cornichon” (qui aurait résisté ?). J’ai été extrêmement déçue : il n’y avait AUCUN lien avec une quelconque explication concernant le suffixe -ichon. J’ai tout de même appris qu’il n’y a que 14 mots en français qui se terminent par ce suffixe.
Heureusement, l’internet est vaste et il a pu me renseigner par ailleurs :Ce qui me fait bien rire quand je pense à celui qui a pensé à nommer les “cornichons” ainsi parce que le légume lui faisait “plutôt ou assez ou un peu trop” penser (péjorativement) à une “corne”. Mais alors… que penser des Berrichons ? Sont-ils un peu trop ou assez ou plutôt, mais souvent péjorativement, du Berry ? 😂
Fin de la parenthèse. Sinon, vous me connaissez : je vais écrire toute une Groovy Letter sur les berrichons qui cultivent des cornichons folichons.***
Revenons à nos réseaux sociaux : imaginons qu’on développe notre compte jusqu’à ce qu’il atteigne 1 million d’abonnés. Imaginons maintenant (alors qu’on sait que ce n’est pas comme ça que ça se passe dans la vraie vie…) que notre contenu soit montré à tous nos abonnés.
→ Notre précieux million d’abonnés, rassemblés avec passion, constitue 0,01% de la population mondiale.
0,01%… J’ose même pas diviser ça par 10% 🫣 (puisque dans la vraie vie, on a dit que c’était environ 10% de notre audience qui voyait ce qu’on poste).
On relativise fort, là, hein ?
Donc, je pense qu’on peut se permettre de recycler à gogo ! Montrer, re-montrer, re-re-re-re-re-re-re-re-re-montrer ! Imprimer, décliner, re-dessiner la même idée pourquoi pas !

📊 C’est pas la taille (de ton audience) qui compte
Je rectifie toutefois immédiatement une idée qui pourrait transparaître ici afin qu’il n’y ait aucun malentendu :
À aucun moment, il n’est enviable (selon moi) d’avoir une audience gigantesque.
Perso, je mise sur l’Underground. C’est cool, l’Underground. C’est la bonne mesure. On est nombreux mais pas trop, on se reconnaît quand on se croise, on s’enrichit les uns les autres, on peut échanger sans se perdre dans des milliards de discussions.
Bien sûr, ça serait super qu’on soit une communauté un tout petit peu plus grande que celle d’aujourd’hui, histoire d’être entourés de nouveaux copains et de toujours mieux se marrer et se cultiver.
Mais pas question de devenir une chaîne industrielle impersonnelle avec tellement de monde qu’on ne saurait plus où donner de la tête.
Et vous, vous en pensez quoi ?
🎧 Aujourd’hui, on écoute : “The 3 R’s” de Jack Johnson
Cette chanson géniale sur le fond et la forme a un refrain non seulement entêtant, mais aussi plein de philosophie : “Reduce, Reuse, Recycle”, soit “Réduis, Réutilise, Recycle”. Le texte est super, la chanson est géniale, je vous invite à l’apprendre à tous les enfants qui passent à votre portée (c’est un peu de boulot, mais ça vaut le coup puisqu’on œuvre pour un monde meilleur).
Mais surtout, on peut appliquer les 3 R dans nos vies et nos pratiques créatives !
🧑🎨 D’ailleurs : créons, jouons !
Pour conclure, on se quitte sur une idée créative comme d’habitude !
Voici un exercice qui vous permettra d’utiliser le refrain de Jack Johnson concrètement dans votre prochain projet créatif :
***
📖 Commencez par faire le point sur tout ce que vous avez déjà produit (ces derniers mois ou ces dernières années, par exemple). Est-ce que vous avez montré tout ça ? Combien de fois ? À qui ? Choisissez le projet (l’image, le texte, la musique…) que vous préférez parmi votre production passée. Ainsi, on réduit : pas la peine de produire du neuf. On part d’un condensé de notre productivité.
🌈 Maintenant, on réutilise ! Trouvez au moins 3 façons de réutiliser ce projet : par exemple, en le photographiant différemment pour le montrer sous d’autres aspects, ou encore en écrivant ce qu’il vous évoque avec vos yeux d’aujourd’hui, ou peut-être en improvisant un pitch de livre à partir de ce croquis que vous aimez tant et que vous avez laissé inachevé. Tout est possible !
✍️ Enfin, on recycle ! On poste tout ça sur les réseaux, ou on le montre à nos amis, on organise une expo. Ou mieux encore : tout à la fois !
***
Quelle tranquillité d’esprit, non ? Au lieu d’effleurer une idée, on la garde avec nous plus longtemps. Pour une fois on ne passe pas à autre chose, on peaufine, on tourne autour, on développe, on profite !
J’adorerais que vous me montriez votre mise en pratique des 3 R (répondez simplement à ce mail ou laissez un commentaire), je pourrais montrer vos réalisations dans une prochaine Groovy Letter pour aider d’autres créatifs à passer le cap !
Merci de m’avoir lue ! Si ça vous a plu, n’hésitez pas à partager cette Groovy Letter avec vos amis en la leur transférant simplement comme un vrai mail 💖
Je me réjouis de vous retrouver bientôt, ici ou là, pour de nouvelles aventures créatives !
N’hésitez pas à me répondre : c’est chouette les correspondances, ça sent les vacances 😊🍹 et je réponds à tous les mails, évidemment !
Céline ⭐
*Le Sérif (ou empattement) est une ligne ajoutée à chaque extrémité des caractères. Son origine est inconnue. Une théorie suggère que les empattements proviendraient de la trace laissée par l’outil (plume, pinceau, etc.) lorsque la main s’élève en achevant le geste d’écriture. Les copistes ont ensuite différencié leur style personnel en structurant ces marques, qui sont devenues plus petites, plus systématiques et artistiques. (définition donnée par Adobe dans “La typographie pour les débutants”). En gros, le serif, c’est ce qui donne toute la personnalité à une lettre, quoi !