Salut mes p’tit Sérifs* !
Vous lisez le numéro 13 des Groovy Letters (+ déjà 12 numéros bonus envoyés aux abonnés payants qui ont en plus reçu autant de cartes postales et de surprises dans leurs véritables boîtes aux lettres !) et je suis vraiment heureuse de pouvoir m’adresser à vous !
Ici on parle de créativité, de lettrage, de bon son et de joie, alors c’est parti !
🚧 Cerveau en travaux
Vous aussi, vous vous sentez parfois le cerveau en travaux ?
Vous êtes pourtant sûr que toutes les routes mènent quelque part, mais pour l’instant, vous ne tombez que sur des routes barrées et des déviations.
J’ai remarqué que ça arrivait principalement quand on était confronté à trop de choix d’un coup. On se retrouve alors au grand carrefour décisionnel et là… c’est le drame.
Quel embranchement choisir ?
🫣 La peur, cette excellente compagne
Haha ! Nan, je rigole ! 😆
Enfin, pas tant que ça. 😐
Si, je rigole. 😆
Mmh, peut-être pas 🤔
Quand on doit faire un choix qui implique un grand changement, la peur rapplique au galop. Cataclop, cataclop (oui, c’est le bruit de la peur qui rapplique au galop).
Bon, une fois qu’elle est là, qu’en faire ?
Tout d’abord attacher son cheval et lui donner à boire et à manger, puis l’écouter (la Peur, pas le cheval, bien que Jolly Jumper soit de très bon conseil, mais c’est une toute autre histoire), parce qu’elle nous connait bien et qu’elle a sans doute des choses à nous dire. On n’est pas obligé de tout appliquer ! Il suffit pour l’instant d’écouter.
La peur (même pas essoufflée d’être arrivée au galop) : “Tu vas quand même pas faire ça ? Tu te rends compte de ce que tu risques de perdre ? Si ça se trouve, tu vas échouer, si ça se trouve, ton cœur va se briser, si ça se trouve, tu t’en remettras jamais !”
Nous (version Grands Sages des Hauts Plateaux) : “Pfff, n’importe quoi. Je vais juste emprunter cette voie, pour voir. Mon plus grand risque est de devoir rebrousser chemin . Si je sens que ça tourne au vinaigre, je réagirai tout de suite !”
La peur (qui lâche pas l’affaire) : “Ah ouais ?! Tu vas me faire croire ça ?! Tu réagiras tout de suite, que tu dis ? Hahaha ! Laisse-moi rire ! Il te faut déjà 6 mois pour prendre une décision et là, tu penses que tu réagirais illico. Mouais… Ecoute-moi, ça sera plus simple. Ne change rien ou choisis l’option la plus sûre !”
Nous (version qui fait de son mieux) : “J’aimerais choisir l’option la plus sécurisante, mais j’ai l’impression qu’un changement, quel qu’il soit, ne peut pas présenter la moindre sécurité. On sait ce qu’on quitte, pas ce qu’on va trouver !”
La peur (qui fait son boulot) : “Moi tout ce que je dis, c’est qu’à chaque fois que t’essayes un truc, tu te plantes. Donc je te protège, là, tu vois. Reste où tu es, NE FAIS RIEN !”
Et paf, c’est ainsi qu’on se retrouve bloqué par la paralysie du choix.

Ben alors, c’est pas du tout une bonne compagne la Peur finalement ? que vous allez me dire…
Si, vous répondrais-je, pour deux raisons principales :
1) elle a raison : il faut rester le plus lucide possible. Essayer de trouver un moyen de ne pas partir bille en tête et de rester raisonnable pour mettre toutes les chances de son côté.
2) elle est une boussole : les entrailles parlent (c’est peut-être pour ça que les Anciens lisaient l’avenir dans les tripes de volatiles ?). Quand on envisage quelque chose de nouveau, on a forcément le ventre qui réagit… c’est bien d’avoir le ventre qui pétille, c’est bon signe, on se dirige vers l’inconnu et ça nous effraie en même temps que ça nous réjouit. Par contre, si on a le bide coupé en deux, c’est mauvais signe. Faut lâcher l’affaire directement.
🤷 Mais alors que faire ?
Il y a certainement autant de bonnes réponses à cette question que de personnes qui se la posent.
Mais listons quelques pistes intéressantes :
l’action, seul
l’action, à plusieurs
l’action, pour réajuster après sa première action
Pour se débloquer, le mieux c’est d’agir. C’est certain.
C’est comme quand on n’a pas d’idées pour un dessin, par exemple… si on reste dans sa tête en se disant “Oh la la, que j’aimerais dessiner, mais je sais pas quoi, j’ai pas d’idée !”, il y a peu de chances qu’on ponde un chef d’œuvre.
Par contre, si on pose son crayon sur la feuille, qu’on s’autorise à faire n’importe quoi (qu’on passe à l’action, donc), petit à petit, les idées vont se mettre en place toutes seules et le terreau deviendra fertile pour faire apparaître notre chef d’œuvre (ou au moins sa v.1).
Mais bien sûr, parfois, on a besoin d’aide pour se débloquer :
être accompagné de pairs, c’est super. On peut échanger sur nos expériences et s’entraider dans des moments compliqués.
être accompagné de mentors ou de coaches, c’est super aussi. On se fait challenger sur nos envies, nos capacités et badaboum : on fait des pas de géants.
Pour trouver ces personnes, parfois, un mail ou un DM sur Instagram suffit. Il y aussi des communautés vers lesquelles on peut se tourner (sur Discord par exemple).
⏰ La deadline te sauvera
Bon d’accord, on va passer à l’action malgré la paralysie… mais quand ? Comment se débloque-t-on pour se lancer ?
Comme d’hab, je dirais que ce qui aide, c’est de s’imposer une deadline (plutôt dans pas trop longtemps, donc).
Et on s’y tient ! Une fois que le timer retentit, on se lance et… on verra bien.
Quand on est entrepreneur, des carrefours décisionnels, il y en a tous les 4 matins (c’est une statistique en amateur, mais vous voyez l’idée). Quand on est seul dans son entreprise, c’est toute une aventure en soi, puisqu’on peut faire n’importe quoi… et le risque est énorme de faire vraiment n’importe quoi 😁
Mais il vaudra toujours mieux faire n’importe quoi, que ne rien faire du tout. Parce que faire, c’est se donner l’occasion d’observer les résultats et donc d’en tirer des conclusions et de réajuster pour faire mieux la prochaine fois.
Quoi de plus précieux ?
“Un succès”, dites-vous ?
Oui, certainement, mais arriver jusqu’au succès, c’est un tout autre sujet que j’espère pouvoir traiter très prochainement 😉
❓ Une dernière question pour la route
Il y a autre chose qui peut aider à prendre une décision.
S’arrêter un instant sur :
qui on ne veut pas devenir
qui on veut devenir
Et si ça coince encore, on pourra toujours s’interroger sur l’importance qu’on donne à ce que les autres pensent de nous, ou à notre attente d’approbation.
Sans doute que le concept même de choix nous mène forcément à une certaine forme de chaos. Après tout, un changement implique forcément a minima un peu de remue-ménage… alors embrassons le chaos et goooo !
📚 C’est pas la taille qui compte
Des choix, il y en a des grands, mais il y en a des petits aussi, qui peuvent nous empêcher de progresser tout pareil.
Je pense au style, en lettrage par exemple. Particulièrement quand on débute ! On voudrait tout apprendre en même temps : la calligraphie victorienne, l’interlock, le lettrage façon art nouveau… Tout est tellement merveilleux qu’on ne sait plus où donner de la tête.
Quand on démarre quelque chose, la paralysie du choix arrive vite si on n’est pas guidé par un professeur qui nous donne un programme à suivre.
Je pense que là encore, l’idée, c’est de passer à l’action.
Et pourquoi ne pas laisser faire l’aléatoire, pour lâcher prise totalement ?
On prend un livre de lettrage qu’on aime bien, on ouvre une page au hasard et on dessine ce qu’on y voit. Voilà, paralysie du choix dégommée ! 💥
Si ça nous plaît, on continue de travailler dans la voie désignée par l’aléatoire, si ça ne nous plaît pas, on ouvre une autre page et c’est repartiiiii.
Le dernier bouquin de lettrage qui est entrée dans ma bibliothèque (et que je recommande chaudement pour ceux qui peuvent lire l’anglais) :
“Let’s Make Letters” de Kelcey Grey (cliquez sur le lien pour voir des extraits).
🔥 Profitons-en pour être audacieux
Vous vous doutez bien que si je vous parle de ce sujet, c’est que la paralysie du choix me poursuit depuis un petit moment…
C’est chaud de faire des choix. Qui aime ça ? 😅
Je suis admirative au plus haut point de ces personnes qui osent poser des choix audacieux, de ceux qui, sur le papier, ont l’air de ne pas fonctionner ensemble mais qui ressemblent à leur propriétaire à fond les bananes et donc donnent des résultats uniques, singuliers, parfois spectaculaires !
Je pense, par exemple, à Kyle Letendre, un de mes Lettering Heroes, qui associe depuis un moment déjà deux de ses passions : le lettrage et l’art du drag queen.
Il en fait des numéros chantés formidables, des maquillages hyper novateurs et même des conférences.
C’est tellement incarné, aligné, que ça fonctionne tout simplement.
Kyle et son chemin artistique, sont pour moi absolument inspirants. Si ça vous plait, il a débarqué sur Substack il n’y a pas longtemps 😉
A notre tour d’être audacieux !
Qu’est-ce que ça pourrait donner ?
De mon côté, j’essaye de mélanger la céramique et le lettrage… Bien sûr, je cherche encore un moyen d’y ajouter la musique, mais ça vient, ça vient !
Je n’ai aucune idée de si ça peut donner quelque chose au final… Est-ce que quelqu’un sera intéressé par mes messages en céramique ? Jusqu’où réussirai-je à amener l’expérience ?
Tant que je n’ai pas de réponses à ces questions : je continue sur le chemin !
Et vous alors ? Que cela vous inspire-t-il ?
Qu’est-ce qui vous bloque ? Qu’est-ce que vous pourriez mélanger d’insolite, qui produirait un résultat qui ne ressemblerait rien qu’à vous ?
Discutons-en, ça m’intéresse un max ! Et je suis sûre que si vous bloquez trop, j’aurai mille exercices à partager pour que vous puissiez trouver ces idées audacieuses qui ne ressemblent qu’à vous 😊
🎧 Aujourd’hui, on écoute : “Night On Disco Mountain” par David Shire
Puisqu’on parle de mélanges audacieux, en voici un excellent exemple musical : David Shire a fait une version disco imparable de “Une Nuit sur le Mont Chauve” de Modeste Moussorgski (vous saviez que son prénom c’était Modeste ? Haha ! On s’instruit rudement en lisant les Groovy Letters, hein ouais ?!).
Un moment épique et inoubliable de la BO de “Saturday Night Fever”.
Perso, ce titre figure dans mon panthéon de la Disco. D’ailleurs, si ça vous intéresse d’écouter un extrait de ce fameux pathéon, j’ai démarré une playlist sur Deezer. Elle grandira au fur et à mesure, mais il y a déjà 2 heures de musique, pas mal, nan ?
Si vous avez envie de danser, c’est là qu’il faut aller : Ecoutez la playlist “Kosmik Loves Discoooo” sur Deezer (il me semble qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Deezer pour ça, vous me direz…).
🧑🎨 Créons, jouons !
Pour conclure, on se quitte sur une idée créative comme d’habitude !
Voici un exercice sympa pour essayer de trouver ce que vous pourriez tenter de mixer, pour produire quelque chose qui ne ressemblerait qu’à vous :
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📖 Notez dans votre carnet toutes les choses qui vous font vibrer. Ne jugez rien, notez tout : les comédies romantiques, le macramé, la soudure, la randonnée… Ça peut être des activités que vous pratiquez déjà, mais ça peut aussi être des choses nouvelles qui vous attirent terriblement !
🌈 Tirez des traits entre tous ces mots sur la page, au feeling ou au hasard, et recopiez ce que ça donne sur une page à côté : randonnée-comédie romantique / macramé-soudure / bouquin d’histoire-déguisement de super héros… Plus ça a l’air de ne pas coller, mieux c’est !
✍️ Devant les associations qui vous parlent le plus, tentez d’écrire quelques idées qui vous viennent spontanément… Il ne reste plus qu’à choisir la plus excitante et à passer à l’action !
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Je meurs d’envie de connaître les mix incroyables qui peuvent sortir de vos expérimentations ! C’est puissant comme exercice… on fait le double de ce qu’on aime, on tente quelque chose de nouveau et on se libère de la paralysie du choix !
On peut en discuter si vous voulez (répondez simplement à ce mail), je vous aiderai à y réfléchir avec plaisir : ensemble, c’est plus facile !
Merci de m’avoir lue ! Si ça vous a plu, n’hésitez pas à partager cette Groovy Letter avec vos amis en la leur transférant simplement comme un vrai mail 💖
Je me réjouis de vous retrouver bientôt, ici ou là, pour de nouvelles aventures créatives !
N’hésitez pas à me répondre : c’est chouette les correspondances, ça sent les vacances 😊🍹 et je réponds à tous les mails, évidemment !
Céline ⭐
*Le Sérif (ou empattement) est une ligne ajoutée à chaque extrémité des caractères. Son origine est inconnue. Une théorie suggère que les empattements proviendraient de la trace laissée par l’outil (plume, pinceau, etc.) lorsque la main s’élève en achevant le geste d’écriture. Les copistes ont ensuite différencié leur style personnel en structurant ces marques, qui sont devenues plus petites, plus systématiques et artistiques. (définition donnée par Adobe dans “La typographie pour les débutants”). En gros, le serif, c’est ce qui donne toute la personnalité à une lettre, quoi !